A la fois bouleversante et fondatrice, cette pièce est portée par les comédiens et par les questions que ceux-ci se posent sur l’histoire de leur pays. Leurs dialogues s’inscrivent dans un débat d’idées sur la construction nationale, sur le besoin de libérer la parole sur le passé pour aller de l’avant. Comment garder en mémoire les crimes des dictateurs et des tortionnaires, sans tomber dans un processus de vengeance qui compromettrait les chances de construire l’avenir ? A ces interrogations, viennent se greffer des questionnements sur l’esthétique. « Tout notre travail consistait à trouver la forme la plus appropriée pour raconter cette histoire exceptionnelle, explique le metteur en scène. Comment rendre compte de la douleur ? Comment rendre compte de la perversité ? » Le fonctionnement de la pièce rappelle les séances de la Commission Vérité et Réconciliation en Afrique du Sud qui ont permis aux Sud-Africains d’écouter les confessions des bourreaux de l’apartheid et peut-être de leur pardonner.
Tirthankar Chanda, journaliste à RFI
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