La guerre se gagne par les armes, la paix se gagne par l’esprit
Une pièce de théâtre en versions scéniques et radiophoniques
Un projet à vocation panafricaine née d’un premier partenariat entre artistes et opérateurs culturels du Mali et de la RD Congo
Un vaccin pour immuniser les consciences contre la tentation de la violence et provoquer la mobilisation des esprits.
L’argument du spectacle
Un fusil d’assaut AK 47 (la kalachnikov) raconte son histoire. Un personnage – Kalach – joué par un acteur incarne l’objet. Kalach est accompagné d’un comparse nommé Le Boy, son serviteur. Le Boy représente ceux qui ont assujetti leur destin à l’usage des armes. Kalach a un plan : répandre la cupidité et la violence en Afrique, générer la misère et la faim jusque dans les zones les plus propices au développement. Une femme se lève par la danse et par les mots à l’extrême violence du propos… D’où vient sa force ?
Une initiative de CULTURE EN PARTAGE
Culture en partage est un réseau de jeunes opérateurs africains du secteur culturel et des nouvelles technologies basé à Bamako, au Mali. Ce réseau issu de la société civile a décidé de construire par lui-même les conditions d’une vie culturelle de qualité en direction du grand public. Il a déjà mené des actions internationales en partenariat avec des structures de la RD Congo, de Centrafrique et du Cameroun. Des équipes d’autres pays ont souhaité s’y adjoindre : Côte d’Ivoire, Bénin, Cameroun, Mauritanie. Kalach story est un de ses principaux projets en cours.
Théâtre et podcasts radiophoniques
Kalach story est un projet transafricain en cours. Le texte est joué sous forme de pièce de théâtre en français et dans les langues africaines par des équipes artistiques appartenant à divers pays. Des versions enregistrées sous forme d’une série radiophonique sont proposées aux chaînes de radio et notamment aux radios communautaires dans les zones où l’insécurité rend les représentations problématiques. Le projet a démarré au Mali et dans le Kivu, en RDC. Des structures culturelles de Côte d’Ivoire, du Bénin, du Cameroun et de Mauritanie ont fait connaître leur intérêt.
Le contexte
Un continent – l’Afrique – en butte à de multiples situations de violence qui menacent gravement la stabilité des sociétés.
L’impact désastreux de cette insécurité sur les activités de productions vivrières, sur la condition et la sécurité des femmes, sur les perspectives de la jeunesse, sur la cohésion sociale, sur la consolidation des Etats et du développement.
Kalach story en République Démocratique du Congo
L’impulsion de départ est partie de Goma, dans le Kivu (RDC), une des zones d’Afrique et du monde les plus ravagées par la violence. L’agence de Goma de l’ONG allemande WeltHungerHilfe voulait développer une action de sensibilisation par le théâtre autour de sa mission : permettre le développement de la production agricole et la sécurité alimentaire. Culture en partage a répondu en proposant l’idée de Kalach story et en se recommandant d’une expérience analogue développée naguère en Centrafriquesous l’impulsion de François Grosjean alors directeur de l’Alliance française de Bangui et à partir de spectacles créés par les équipes maliennes de Culture en partage . La Cie Sikilik Africa, que dirige Yves Ndagano, a créé à Goma la version congolaise du spectacle, avec une trentaine de dates programmées au KIvu et dans les autres régions de RDC.
Kalach story au Mali
Le Mali est, avec la RDC, le pays porteur de ce projet à vocation panafricaine. La pièce a été créée simultanément à Bamako et à Goma (Kivu, RDC). A Bamako, elle réunissent des artistes émergents et des talents confirmés dans le champ de l’écriture, de la mise en scène, des arts plastiques et de la musique. Une première tournée bamakoise a été programmée en mars-avril 2020. Le spectacle est également retenu pour être diffusé dans le cadre de l’Essonne-Mali Festival (France) en janvier-février 2021.
Une pièce en huit scènes
Le spectacle est joué par deux comédiens et une comédienne-danseuse. Les deux personnages de la pièce sont Kalach, personnification de la kalachnikov proposée en symbole des germes de désagrégation sociale, et Le Boy, qui représente les personnes asservies aux desseins de Kalach. La danseuse personnifie l’Afrique, violentée par Kalach.
1- Kalach se présente
Kalach nait en Europe de l’immense boucherie de la seconde guerre mondiale. Il se donne pour mission d’ouvrir l’Afrique sur les massacres de masse, de ne pas la laisser « à la traine ».
2 – Le désarroi de Le Boy
Le Boy est à la dérive, sur les rives de la Méditerranée, dans un pays dévasté. Il exprime son désarroi à travers une conversation intérieure avec sa mère.
2 – La rencontre
Kalach propose à Le Boy de le servir et de l’extraire ainsi de sa déprime. Premier « médicament », la drogue…
4 – L’arme de la faim
Kalach dévoile son plan à Le Boy : se rendre indispensable en propageant partout, grâce à l’insécurité, une faim dévastatrice.
5 – Monter les cultivateurs contre les éleveurs
Première équipée des deux comparses : Le Boy, déguisé en berger fanatisé, attaque un village de cultivateurs. Représailles. Chaos.
6 – La tyrannie du désir masculin
Kalach convainc Le Boy d’utiliser sa nouvelle puissance pour assouvir ses pulsions. Le voyage les amène dans une secte qui capture des femmes pour en faire des esclaves sexuelles.
7 – La fièvre des mines
Dernière étape : un pays doté d’immenses ressources minières, mais qui, livré au banditisme, fait de cette richesse la source de son effondrement et du ravage de la production agricole.
8 – L’apparition
Le récit est ponctué de moments énigmatiques. Une femme passe, danse, disparait. A la fin. du « voyage », la femme entre sur scène entourée d’enfants. Invulnérables. Elle représente l’Afrique et « les ancêtres » de l’Afrique. Leur parole rappelle que l’Afrique n’est pas vouée à la désagrégation voulue et provoquée par Kalach, qu’elle a en elle même de puissants anticorps qui ne demandent qu’à être cultivés. Les enfants auront été mobilisés pour l’occasion à travers un travail d’action artistique.
Des versions radiophoniques à vocation panafricaine
Une version radiophonique de la pièce a été écrite en français. Elle sera traduite en langues africaines, répétée, enregistrée et fournie aux radios locales, principalement les radios communautaires. C’est un moyen d’aller partout, notamment dans les zones à la sécurité précaire. Cette version radiophonique a vocation a être traduite dans le maximum de langues et à être diffusés partout où ce sera possible. La diffusion pourra se faire en continu, ou sous forme d’une série de huit épisodes. Elle étend considérablement le caractère panafricain du projet. Elle donne du travail à de nombreux artistes, du contenu à de nombreuses radios, des outils à de nombreuses organisations. Elle constitue peut-être un modèle fécond pour la vie culturelle en Afrique. Elle est un premier pas vers la captation d’une version audiovisuelle à destination des télévisions et des réseaux.
La version radiophonique s’appuie également sur l’éditeur numérique malien BiBook, qui proposera la pièce à la fois en version texte (français) et dans ses versions audio (langues locales) sur la totalité du WEB.
Financements
Le couplage spectacle vivant/version radiophonique multiplie les possibilités de financement. De l’engagement de WeltHungerHilfe/Goma est né un texte et de premières réflexions sur sa traduction théâtrale. Ces éléments déjà financés sont de ce fait à disposition du projet global. La production d’une version radiophonique est beaucoup moins onéreuse que celle d’une version spectacle vivant. On peut donc solliciter les structures engagées sur les questions traitées par le spectacle : alimentation, paix, violences faites aux femmes, gouvernance, etc. Il doit être également possible, sur une diffusion de masse, de s’adjoindre le soutien de marques désireuses de développer une communication quantitativement et qualitativement gratifiante. Les versions radiophoniques en langues locales produiront de l’envie et devraient se traduire à terme par la multiplication des versions spectacle vivant.
Production
L’argument proposé permet un spectacle relativement léger en production (deux comédiens et une danseuse sur scène). Les moyens disponibles peuvent ainsi être consacrés à son rayonnement : la diffusion ; l’action culturelle incluse dans le projet (travail avec les enfants qui figureront les ancêtres) ; le bouturage du spectacle dans d’autres régions d’Afrique en proie à la violence. Cette ouverture est une façon de marquer la solidarité souhaitable de l’Afrique face au fléau représenté par la menace de désintégration sociale. Une façon également de partager des expériences artistiques très probantes. La production de Kalach Story s’appuie en effet sur une riche expérience développée en Centrafrique, au Mali, au Cameroun par le réseau Culture en partage. Le spectacle a vocation à être créé en français, en bamanan et en swahili, puis à se décliner dans les langues des pays où il sera diffusé. Les versions francophones permettront de rayonner dans cet espace linguistique.
Le texte est écrit par Jean-Louis Sagot-Duvauroux, philosophe et dramaturge, un des fondateurs de la Compagnie BlonBa (Mali). Le spectacle bénéficie de l’expérience de François Grosjean, ancien directeur des Alliance française de Bangui et de Trivandrum (Inde), comme directeur de production.
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Le porteur du projet est le réseau Culture en partage représenté par l’association BlonBa en partenariat avec l’ONG allemande Welthungerhilfe (agence de Goma, Kivu, RDC). Soutien des coopérations allemande (BMZ) et française (Institut Français de Goma)
Contacts
Mali
Cheick Mohamed Camara, administrateur de Culture en partage : +223 65 04 29 09 – Cheickmohamedcamara@yahoo.fr
RDC
Yves Ndagano, directeur de la Compagnie Sikilik Africa – 243 994 059 179 – y.ndagano@gmail.com
Des images de la répétition publique donnée à l’Institut Français du Mali le 25 février 2020
Costumes
Les étonnants costumes de la version malienne de Kalach story ont été créés par un atelier de jeunes plasticiens réunis par Dany Leriche au Conservatoire des Arts et Métiers Multimédia Balla Fasséké Kouyaté de Bamako (Ibrahim Bemba Kebe, Mohamed Bomboly Keïta, Alhassane Konté, Dramane Bamana, Sidy Diabaté, Dramane Diarra). Ces costumes s’inspirent très librement de l’esprit ironique et facétieux des korèdugaw, initiés de l’antique confrérie Korè, qui renvoient à la société une image acidulée de ses comportements à l’occasion de parades burlesques.
Musique
La musique aussi, composée pour le spectacle par Cheicknè Sissoko, interprète à la façon d’aujourd’hui des thèmes ancrés dans le patrimoine culturel ancien du Manden. La fin du spectacle, où la Grande Dame suggère une issue à la violence et à la division, n’est pas vécue comme un happy end, mais plutôt comme une cérémonie propitiatoire, à l’image de ces interventions cultuelles qui ponctuent les nuits de kotèba où on a pu entendre sur le mode burlesque une critique sans tabou de tout ce qui ne va pas dans la communauté. Pour l’enregistrement de ces musiques, Cheicknè Sissoko s’est entouré de nombreux virtuoses dans les instruments classique du Manden : Mamadou Assaba Dramé au jeli ngoni, Kalifa Koné au balafon, Youssouf Koné à la calebasse, Elysée Sangaré à la guitare basse, Ousmane Boya au yabara, Adama Sidibé au sokou, Maté Keïta (voix), Cheicknè Sissoko aux tamanw, ingénieur du son : Joël Sagara. C’est donc une petite foule de jeunes artistes qui s’est mobilisée pour cette création. Petite foule d’aujourd’hui irriguée par les sources culturelles du Manden. Le public bamakois a été saisi par cette mise sur scène d’événements brutaux transfigurés par l’usage d’un vocabulaire théâtral ancré dans les soubassements de la civilisation malienne.
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