BlonBa/Parallèles
Un peu plus que partenaires
Maria Zachenska est une metteure en scène et comédienne franco-slovaque. Elle est aussi la coordinatrice du théâtre de l’Arlequin, à Morsang-sur-Orge, un équipement géré par l’antenne française de la compagnie malienne BlonBa. A ce titre, elle participe en direct à cette aventure artistique. La réciproque est vraie. L’antenne française de BlonBa a en effet décidé d’abolir les frontières et de fusionner sa gestion propre avec celle de Parallèles, la compagnie de Maria Zachenska. Argument supplémentaire, Pierre Cornouaille, complice artistique de Maria, est aussi le régisseur général du théâtre de l’Arlequin ! La famille… Ce cousinage qui allie Shakespeare au kotèba a de solides racines. Othello, le Maure de Venise, n’est-il pas un général africain de la République de Venise ? Et on doit aussi, à Maria Zachenska, la mise en scène de « En remontant le Niger », une pièce de Arezki Mellal dont le personnage principal est l’Afrique, avec Jacques Allaire, Criss Niangouna et Chantal Trichet (Le Tarmac 2009).
MATKA (la Mère)
UN PROJET FRANCE MALI SLOVAQUIE ACTUELLEMENT EN PRODUCTION
DRAME DE JÚLIUS BARČ-IVAN (SLOVAQUIE)
MISE EN SCÈNE MARIA ZACHENSKA
AVEC LES COMPAGNIES BLONBA (MALI) ET PARALLÈLES (FRANCE)
Un classique du théâtre slovaque monté avec une équipe artistique franco-malienne…
« Matka est un drame familial et social traversé d’événements surnaturels.: une mère se sacrifie pour empêcher ses deux fils de s’entretuer. En 2019, notre théâtre accueillait l’équipe malienne de BlonBa avec Un appel de nuit, une pièce de Moussa Konaté mise en scène à Bamako par Patrick Le Mauff. Assise dans le public, je regardais les comédiens maliens jouer et j’avais l’impression de voir les drames qui ont, du moins dans mon imaginaire, abreuvé l’enfance paisible que je passais en Slovaquie. La Slovaquie, pays d’émigrés. Au cours du siècle dernier, surtout entre les deux guerres, au moins un million de Slovaques sont partis vivre ailleurs, un quart de la population. Je regardais jouer Maïmouna Doumbia, splendide tragédienne, et l’image de La Mère dans Matka de Barc-Ivan s’est imposée. L’incroyable force émotionnelle sonnait juste chez elle et chez tous les comédiens de la distribution. »
Maria Zachenska
Théâtre de clowns (2013 – 2019, actuellement en exploitation)
Macbeth, Othello
d’après William Shakespeare,
Mis en scène par Maria Zachenska (sur la photo) assistée de Pierre Cornouaille
avec Louis-Jean Corti et Maria Zachenska.
Deux spectacles Parallèles/BlonBa – actuellement en exploitation
Macbeth
Ce MACBETH est au Théâtre de l’Essaïon à Paris, les samedis à 17h30 du 18 janvier au 4 avril 2020.
Macbeth et lady Macbeth, couple légendaire et sanguinaire qui hante la bibliographie de William Shakespeare. À l’occasion d’une représentation farfelue, les clowns Francis et Carpatte se proposent de résumer pour les spectateurs la pièce écossaise. En prenant certains détours et en ne retenant de l’intrigue que ses grandes lignes (voire ses détails insignifiants !), le duo signe un spectacle beau, drôle et plein de finesse. Sans jamais virer à la caricature, la mise en scène légère offre de belles images et des émotions à fleur de peau. Face à l’innocence des clowns, qu’est l’homme ?
Comme souvent dans les duos de clowns, l’un joue l’auguste et l’autre le clown blanc. La recette reste inchangée et pourtant elle fonctionne toujours puisque Carpatte l’autoritaire et Francis le lunaire reproduisent sur scène les ficelles connues de ce yin et yang du rire. À elle la parole et la gestion du plateau, à lui le silence et le désordre. Les comédiens Louis-Jean Corti et Maria Zachenska font montre d’une complicité et même d’une tendresse l’un à l’égard de l’autre qui berce la salle dans une atmosphère d’une grande douceur. Cette bienveillance acquise, le numéro d’une heure qu’ils nous livrent sert généreusement l’œuvre de Shakespeare sans jamais s’en moquer. Avec toute l’innocence propre aux clowns, la tragédie prend un visage de grande rigolade ou parfois même de touchante tristesse.
Parce qu’ils ne vulgarisent jamais leurs personnages, les deux clowns servent une/leur pièce avec toute la beauté qui lui incombe. Et si le ridicule s’invite aussi parfois (oui, le fantôme de Banqo est franchement risible !), il dit mieux la complexité de l’histoire – elle qui tour à tour peut jouer aussi bien la carte du solennel que celle de la farce. La force du clown réside en cela qu’il possède la capacité de dire le monde et ses aberrations tout en gardant sa fraîcheur de regard. Cette proposition de la compagnie Parallèles y parvient avec beaucoup de finesse. Ici, pas besoin de gros gags ni d’accessoires kitsch comme on peut parfois en voir dans les mauvaises clowneries mais, au contraire, de beaux moments de respiration enrobés dans un écrin imaginaire. Il ne faut parfois pas grand-chose, si ce n’est deux excellents interprètes, pour aimer l’humanité, alors merci.
Gwendoline Soublin
Othello
Utiliser des clowns pour raconter une tragédie rend forcément la pièce burlesque, car de par leur statut, ils ne peuvent que mettre le récit en péril. Carpatte zozotte, ce qui fait sourire, et saute dans tous les sens, telle une bulle d’énergie, elle en fait tellement sur scène qu’elle en devient hilarante notamment pour prendre l’apparence des différents personnages.
Chaque personnage est identifié par un geste, Iago, le manipulateur est présenté comme faisant un mouvement agressif avec les mains, Cassio, parce qu’il est beau, roule des mécaniques et donc des épaules, Desdémone est belle et gracieuse donc elle a une position de ballerine avec une main au-dessus de la tête… Aussi, lorsque plusieurs personnages sont présents en même temps sur scène, le fait de passer de l’un à l’autre est très drôle et chaque mouvement est millimétré et efficace. Francis incarne Othello et Brabantio qui dit toujours « pardon » et fait des gestes de bras pour écarter les gens, car il est important… La répétition des gestes, des gags, et leur capacité de mime nous font adhérer à cet univers et plonger dans cette Venise et ce Chypre de l’époque élisabéthaine.
Othello, une histoire burlesque ?
Si le rire provient surtout des connivences et des interactions entre les deux clowns, l’histoire qu’il nous raconte est mise en scène de manière burlesque, tout en reprenant chaque élément de la tragédie.Les morts, et elles sont nombreuses, sont évidemment drôles dans cette mise en scène de Maria Zachenska et Pierre Cornouaille, notamment en ce qui concerne l’agonie des personnages. Si ces procédés sont récurrents au théâtre ou au cinéma, ils n’en restent pas moins efficaces et toujours aussi comique
On sort conquis !
Jérémy Engler
Et aussi
Les Trois Soeurs (1998)
de Tchekhov – Mise en scène Maria Zachenska – par la Cie Parallèles – avec Natacha KOUTCHOUMOV, Sasha RAU, Olga ABREGO, Afra VAL D’OR, Nathalie KOUSNETZOV, Pierre Alain CHAPUIS, Pierre Yves CHAPALAIN, Ahmed ELKAYI, Olivier HAMEL, Lionel CODINO, Jean ALIBERT, Léon NAPIAS, Pierre Chidyvar
Nos vies ne se passent pas tout à fait selon nos voeux. Sinon, il y aurait, dans l’espace, infiniment plus de cosmonautes.
DANS LA PRESSE
… Maria Zachenska, formée au Conservatoire de Prague, signe ici sa première mise en scène française après avoir été accueillie par Philippe Adrien pour deux brefs spectacles remarqués. Dans les locaux spartiates du théâtre de l’Opprimé, elle opte résolument pour la sobriété : aucun décor hormis des malles et quelques chaises, costumes simples plutôt années cinquante, des figurants encapuchonnés de noir en guise de serfs-serviteurs de scène, une traduction fluide de Nicolas Struve, des actrices et des acteurs totalement immergés dans un désarroi qui devient si tangible que les quatre actes coulent, chevillés par l’humour – Mathilde La Bardonnie, Libération 8 décembre 1999
Peu de moyens pour cette mise en scène des Trois sœurs – (…) – mais alors l’esprit de Moscou, (…), entier et restitué dans son étrangeté et sa folie par Maria Zachenska. Les espoirs infinis d’une vie meilleure (…) sont portés par des comédiennes et des comédiens dont la sensibilité à fleur de peau au risque à tout instant de se déchirer, dans une intonation cassée de la voix de Macha, dans la douceur abîmée du regard d’Olga, dans le déséquilibra inventif de la silhouette de Verchinine. (…) La vie se tient là, authentique, parce que jouée sans remords -Véronique Hotte, La revue du théâtre
13 comédiens. Tous formidables. Jeunes, vieux, français, belges, russes… Sacré melting pot. Tout ça dirigé d’une main de maître : même diapason. Et c’est pure magie du théâtre. Sur la seule force des comédiens, avec trois chaises et quatre cubes, on part avec eux en Russie. Bref, on prend vraiment Tchékhov dans la figure et on sort en se demandant si on a bien fait de sa vie ce qu’on avait décidé d’en faire… Ce qui prouve que c’est une mise en scène d’orfèvre, sensible, intelligente, et puissante – Marianne Groves, émission Les caprices de Marianne, Radio Nova
UN FATAL JEU D’AMOUR (1999)
Création 1999 au théâtre de l’Echangeur, Bagnolet – Reprise au théâtre de l’Opprimé et au Centre des Bords de Marne, Le Perreux sur Marne – Traduction et mise en scène : Maria Zachenska – Avec : Christine Nissim, Olga Abrego, Maria Zachenska, Louis-Jean Corti, Alain Granier, David Stanley, Yves Arnault
Gilles interrompt la représentation pour dénoncer de mauvais comportements de Brighella. Docteur et Scaramouche essaient de divertir les spectateurs. Trivalin et Gilles sont amoureux d’Isabelle. Celle-ci est commandée par Zerbine, qui la vend aux messieurs du public. Brighella prête de l’argent à Gilles criblé de dettes. Pendant la pièce qui continue tant bien que mal, Brighella exalte les sentiments des deux rivaux jusqu’à une confrontation dans laquelle Gilles, fidèle à son rôle, meurt. Brighella part avec Isabelle
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DANS LA PRESSE
La scène, un carré d’herbes et de fleurs artificielles, est plus petite que les coulisses, un grand plateau avec divan, télé et table de maquillage. C’est là, un pied dedans, un pied en dehors du théâtre que zone Un fatal jeu d’amour des frères Capek. Un drame échevelé d’amour, de fric et de mort, entrecoupé de sketches où la poésie de bazar le dispute à la tragédie. Ainsi, le texte fricote sans vergogne avec quelques vers de Jean Genet (« on me tue mal… » du Pêcheur du Suquet). Ainsi, les acteurs jouent, émotifs, de la confusion des rôles et des sexes /…/ Maria Zachenska est la traductrice juste sur scène de ce «pathétique ornemental» tchèque. Elle est aussi le Pierrot follement lunaire, amoureux d’une étoile en nylon noir – Libération 17 décembre 1999, Annick Peiné-Giuly
En remontant le Niger (2009)
De Arezki Mellal -Mise en scène : Maria Zachenska – Avec Jacques Allaire, Criss Niangouna et Chantal Trichet. Création au Tarmac
Ils ne sont pas deux innocents touristes parisiens qui remontent le Niger. Ils mettent la main sur Moussa le guide qu’ils appelleront Lustucru parce que c’est sa faute : on ne parle pas dans la brousse à l’imparfait du subjonctif ! Au cours de ce voyage, le plan secret de la mère est de guérir son fils par un tour de magie des sorciers à plumes. Chemin faisant, il faudra qu’elle passe du bon temps avec un beau noir, le guide par exemple. Le plan secret du fils est de se débarrasser de la vieille rombière pour hériter vite, très vite. Pour cela et, chemin faisant, il faudra soudoyer un noir, le guide par exemple.
DANS LA PRESSE
Arezki Mellal, auteur algérien, brosse, avec légèreté et finesse, une comédie où surgissent tous les problèmes de l’Afrique contemporaine. […] Le spectacle se voit avec plaisir et nous fait sourire de notre bonne conscience occidentale – Sylviane BERNARD-GRESCH – Télérama – du 14 au 20 mars 2009
La mise en scène de Maria Zachenska accentue le joyeux délire de l’auteur. […] « En remontant le Niger » est un spectacle salutaire drôle et original, qui ouvre de fort jolie façon la saison 2009 du Tarmac – Dimitri DENORME – Pariscope – du 11 au 17 mars 2009
« En remontant le Niger » est une pièce drôle, piquante, grinçante qui pointe du doigt les failles de nos sociétés. […] Une remontée du Niger semée d’embûches au travers de laquelle le touriste, quel qu’il soit, se laisse happer littéralement – T.B. – froggydelight.com – 8 mars 2009
Maria Zachenska dirige ce jeu de massacre dans une mise en scène inventive. Les interprètes montrent les mœurs coupables avec une justesse subtile et une énergie ironique. Rarement le racisme est abordé avec autant d’humour – Danielle DUMAS – ddumasenmargedutheatre.blogspirit.com – 4 mars 2009
BlonBa, Clown, Compagnie Parallèles, Jean Corti, L’Echangeur, Le Tarmac, Macbeth, Maria Zachenska, Niangouna, Niger, Othello, Philippe Adrien, Shalkespeare, Tchekhov, théâtre de l’Arlequin, Théâtre de l’Opprimé
théâtre de l’Arlequin