Autour de l’histoire vécue d’un jeune danseur-comédien natif du village de Kong (Kongka = habitant de Kong), la pièce dresse le portrait d’une jeunesse tiraillée entre le désir d’inventer ses nouveaux repères dans un monde inédit (le danseur Modibo Konaté) et la tentation du « tout tout de suite » (représentée par le rappeur Iss Bill). « Les Enigmes du Kongka » sont propices à de l’action culturelle en direction de la jeunesse, avec une équipe artistique disponible et engagée. Des opérations hors les murs sont envisageables. Une avant première du spectacle a été donnée à Bamako le 28 mars 2019, et a rencontré une forte adhésion du public. L’équipe artistique est venue en France en septembre pour finaliser le travail de création et a donné une pré-représentation très encourageante devant les élèves d’un lycée professionnel de l’Essonne (détails : vendredi-tout-est-permis-au-mali).
Destin
Modibo Konaté se lève la nuit pour écrire. Ecrire des énigmes. Les énigmes, sa jeune existence aussi en est parsemée. Enigme qui poursuit sa famille où tous les mâles sont morts – son père, ses frères, ses oncles paternels – sauf lui. Enigme du parcours qui le conduit de la dévotion soufi à la danse contemporaine. Enigme d’un mariage arrangé et pesant qui se métamorphose en idylle… Les textes nocturnes du natif de Kong (Kong-ka) et les virages de son existence sont le corps du spectacle autobiographique « Les énigmes du Kongka ».
Gangsta
Issouf Koné, Iss Bill pour la scène rap, fait partie de la jeune génération de rappeurs maliens, celle qui hésite entre le gangsta rap et le rap conscient, entre le refus de toute contrainte et l’appel à la mobilisation civique contre les injustices. Il se tourne aujourd’hui vers l’écriture, avec notamment une première pièce, Au nom du thé, du sucre et du grin, récemment montée à Bamako par Lévis Togo. Dans Les énigmes du Kongka, il incarne sur scène le chant, la musique et les textes d’un rappeur qui a délibérément (et talentueusement) fait le choix du n’importe quoi.
Emergence
La scène bamakoise est marquée par l’émergence de jeunes artistes qui ont décidé de prendre à bras le corps les innombrables défis qui sont placés devant qui veut, de façon indépendante, s’exprimer sur la scène théâtrale. Lévis Togo est de ceux-là. Il a récemment monté, sans argent mais secondé par le fort engagement des comédiens, la pièce de Issouf Koné Au nom du thé, du sucre et du grin, créée en juillet 2018 au Complexe Culturel BlonBa. C’est lui qui assure la mise en scène des Enigmes du Kongka. Il est secondé par Jean-Louis Sagot-Duvauroux, rédacteur du texte définitif, qui assure une fonction de dramaturge. Le spectacle s’inscrit dans le programme La création en 1000 jours porté par le Collectif de la jeune création malienne et Culture en partage
Place aux jeunes !
Le souci du renouvellement et le soutien à l’émergence sont à la racine du projet « Les énigmes du Kongka ».
La nouvelle génération, celle des smartphones, des réseaux, de l’urbanisation galopante et de l’éboulement des anciens repères est caractérisée à la fois par une puissante créativité et par l’absence de boussole fiable. Son expression artistique exprime, souvent avec talent, les tâtonnements d’existences à l’horizon brouillé et à l’impatience vorace. Le spectacle « Les énigmes du Kongka » confie à trois de ces jeunes la mission de rendre manifeste et l’impatience, et le brouillage. Et le défrichage, et la fringale. Deux personnages, Modibo Konaté le chercheur d’énigmes et Iss Bill le gangsta expriment par la danse, le théâtre et le rap cette tension si caractéristique du Bamako populaire, mais qui caractérise sans doute un peu partout ailleurs la jeunesse des « quartiers ». La dramaturgie est portée par les textes étonnants à travers lesquels, la nuit, Modibo Konaté métaphorise ses interrogations et les épisodes marquants de sa jeune existence. Iss Bill lui répond par des invitations répétées à larguer les amarres et à dévorer la vie sans règle ni retenue.
Une production légère et tout terrain
Les Enigmes du Konka s’inscrivent dans la continuité d’une série de spectacles autobiographiques : L’Homme aux six noms autour du rappeur, comédien, photographe Lassine Coulibaly « King Massasssy » ; Plus fort que mon père autour du rappeur comédien Sidy Soumaoro « Ramsès Damarifa » ; La danse ou le chaos autour du danseur Souleymane Sanogo. Ces spectacles largement diffusés dans l’espace francophone sont des productions de la Compagnie BlonBa, une structure malienne qui a fêté en 2018 ses vingt ans d’existence. La coordination artistique et la dramaturgie des Enigmes du Kongka sont assurées par Jean-Louis Sagot-Duvauroux, co-fondateur de la compagnie BlonBa.
Avec seulement deux artistes sur scène, Les Enigmes du Kongka sont une forme théâtrale légère pensée pour pouvoir être adaptée à des espaces non dédiés au spectacle ou peu équipés.
Comme les trois premiers autoportraits théâtraux produits par BlonBa, Les Enigmes du Kongka sont un spectacle propice à l’action culturelle, notamment en direction des jeunes et des scolaires.
Des opportunités
Au Mali même, ce spectacle répond à de profondes interrogations de la société et de sa jeunesse. L’origine populaire des trois artistes concernés, leur âge, leur inscription dans la vie de leurs quartier bamakois, mais aussi leur renommée dans leurs régions d’origine sont des opportunités qui permettent d’envisager dès à présent une solide diffusion.
La création de ce spectacle coïncide avec deux événements qui permettent d’envisager dès à présent une diffusion internationale.
Une option est sur la table pour une invitation du spectacle à Abidjan pour la première semaine d’août (Université Charles-Louis de Montesquieu).
La création française des Enigmes du Kongka coïncidera avec la seconde édition de l’EM FEST (31 janvier – 9 février 2020), festival annuel Essonne-Mali dans lequel la compagnie BlonBa tient depuis l’origine une place importante, grâce notamment à l’action du Théâtre de l’Arlequin (Morsang-sur-Orge) qui a été confié à son antenne français. Ce spectacle offre à de nombreuses structures et collectivité essonniennes une occasion de participer à ce festival et à mobiliser les énergies autour de lui. Il est programmé à Morsang-sur-Orge, Marolles-en-Hurepoix, Limours-en-Hurepoix et Bures-sur-Yvette, pour huit représentations dont trois scolaires. Le détail de cette tournée sera précisé sur le site du théâtre de l’Arlequin.
Autre opportunité, les autorités françaises ont décidé de faire de l’année 2020 un moment de découverte et de la culture africaine vivante. Cette « saison Afrique 2020 » est une belle opportunité pour constituer des réseaux créatifs entre institutions françaises et africaines. Par sa légèreté, sa souplesse et sa multidisciplinarité, le projet Les Enigmes du Konga ouvre à un très large éventail de salles et de structures la possibilité de s’inscrire dans cette perspective.
Contacts
Mali : Lévis Togo (mise en scène) – +223 74 49 89 29 – levistogo91@gmail.com
France : Jean-Louis Sagot-Duvauroux – +33 1 76 68 34 81 – jlsd@club-internet.fr
Les énigmes du Kongka (Bamako : Septembre – octobre 2019) – Toutes les dates |
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1 | VENDREDI 4 OCTOBRE | Passerelle – Missabougou | 21H |
2 | SAMEDI 5 OCTOBRE | ACTE SEPT – ACI 2000 | 21H |
3 | VENDREDI 11 OCTOBRE | Campus universitaire de Kabala | 21H |
4 | SAMEDI 12 OCTOBRE | Centre Togola – Sabalibougou | 20H30 |
5 | VENDREDI 18 OCTOBRE | Foyer des jeunes de Bakaribougou | 20H30 |
6 | SAMEDI 19 OCTOBRE | Acropole du campus de Badalabougou | 20H30 |
Des images de l’avant-première du 28 mars 2019 au Complexe Culturel BlonBa (Bamako, Commune V, quartier Baco Djikoroni)
Acropole, Acropole du campus de Badala, ACTE SEPT, Complexe culturel BlonBa, Foyer des jeunes – Bakaribougou, Passerelles
Issouf Koné dit Iss Bill, Jean-Louis Sagot-Duvauroux, Lévis Togo, Modibo Konaté