ALA TÈ SUNOGO

Ala tè sunogo croise deux histoires

Solo, un jeune muet vit dans la rue, danse dans la rue, dort dans la rue. Goundo, la fille de Bougouniéré en est émue. Elle demande à sa mère d’héberger le garçon. Une connivence s’établit entre Solo et Goundo. La jeune fille comprend que la danse est le langage du jeune muet. Elle lit dans ses gestes et s’en fait l’interprète. Mais Bougouniéré veut se débarrasser du jeune homme, qui pèse sur son budget et provoque un intérêt trop insistant chez sa fille. Elle tente de le faire engager comme danseur par Cheickna, un opérateur culturel de la place.
De son côté, Cheikna est en proie à des attaques incessantes. Kotèso, un centre culturel qu’il a fondé provoque beaucoup de jalousies. Harcelé par des agents publics corrompus ou incapables, il est acculé. Même l’entreprenante Super-Bougou, experte en sciences occultes, ne parvient pas à dénouer la situation.

Un spectacle de la Cie BlonBa/Culture en partage

Adama Bagayoko, Alimata Baldé, Diarrah Sanogo, Sidy Soumaoro, Souleymane Sanogo

Texte : Jean-Louis Sagot-Duvauroux
Mise en scène : Jean-Louis Sagot-Duvauroux et Ndji Traoré
Production : BlonBa
Coproduction : Théâtre d’Ivry-Antoine Vitez

 

DANS LA PRESSE

«Voilà qui nous change d’air. Du théâtre populaire. Sans prétention, mais très ambitieux : il veut nous faire rire, y réussit, nous raconter aujourd’hui, et y réussit…» Jean-Luc Porquet, Le Canard enchaîné

« La bouffée d’air théâtrale nous vient du Mali. Il ne faut pas manquer les formidables comédiens de la compagnie BlonBa. Ils savent tout faire, jouer, chanter, danser, nous faire rire et nous toucher.» Marina Da Silva, L’Humanité

«Une satire férocement drôle de la situation politique et culturelle du Mali. BlonBa ose ici un mariage parfaitement réussi avec l’univers de la danse contemporaine pour un résultat dépaysant et bouleversant!», Audrey Jean, Théâtres.com

«Un petit bijou dramaturgique. Courez-y !» Valérie Marin La Meslée (chroniqueuse littéraire au Point), Novembre à Bamako

«Une pièce qui parle sans fard des maux de la société malienne.» Gangoueus, Chez Gangoueus

« Le spectacle vivant dans ce qu’il a de plus pur et de plus expressif.» Camille Hispard, toutelaculture.com

«La drôlerie, la poésie, la comédie de mœurs, la politique…» Évelyne Trân, Théâtre au vent

ALA TE SUNOGO  a été représenté au Mali, en France, en République Centrafricaine et a été sélectionné par le MASA d’Abidjan (Côte d’Ivoire, mai 2016) et par les Journées théâtrales de Carthage (Tunisie, octobre 2016)

Alliance entre le kotèba et la danse contemporaine

 

Un kotèba chorégraphique avec Bougouniéré

Dans les années 1980, les comédiens du théâtre national du Mali reprennent la tradition du kotèba – farces burlesques de critique sociale jouées dans les villages bamanans (bambaras) – et l’adaptent à la scène. Ils montent notamment un spectacle intitulé Bougouniéré. Le rôle titre, une petite bonne rurale et drolatique, est interprété par Diarrah Sanogo, qui en tire immédiatement une célébrité nationale. En 1999, la compagnie théâtrale de BlonBa vient de naître et redonne vie au personnage dans « Le retour de Bougouniéré », une comédie de kotèba qui sera représentée plus de cent cinquante fois en Afrique et en Europe. Toujours aussi truculente, quoique chaque fois placée dans des situations différentes, Bougouniéré est à nouveau le personnage principal de « Bougouniéré invite à dîner » et fait une apparition dans « Sud-Nord, le kotèba des quartiers ». Devenue un « type » du kotèba d’aujourd’hui, elle croise cette fois sa nouvelle aventure avec la danse contemporaine, un art en pleine effervescence à Bamako. Elle est un personnage central de « Ala tè sunogo ».

L’évolution et la modernisation du kotèba ont convaincu la société malienne et donné une perspective à une lignée culturelle qui sinon était vouée à la disparition ou à la folklorisation. Quoique le nouveau kotèba soit formellement très différent de ce qui se faisait dans les villages, il est spontanément reconnu par le public comme d’inspiration endogène et en tire une vive popularité. Avec « Ala tè sunogo », BlonBa fait un nouveau pas et tente un mariage entre le kotèba et la danse contemporaine.

Comment ancrer la danse contemporaine dans les pratiques culturelles du Mali ?

Au début des années 2000, la chorégraphe haïtienne Kettly Noël s’installe à Bamako. Elle y fonde une compagnie de danse contemporaine et y ouvre un lieu, Donko Séko, qui accueille notamment des enfants de la rue. Plusieurs d’entre eux sont aujourd’hui des danseurs confirmés. De cette expérience naissent des vocations ardentes, des œuvres de qualité, un vivier d’artistes plein d’énergie et de créativité, une diversification des perspectives avec l’intervention de nouveaux chorégraphes étranger et l’émergence de créateurs maliens. Mais les formats de la danse contemporaine, trop marqués par les standards occidentaux, peinent à prendre une place dans l’imaginaire culturel des Maliens, à trouver leur économie, à faire vivre au pays les jeunes qui s’y sont engagés avec tant d’énergie et de talent. C’est un paradoxe dans une civilisation où la danse est de toutes les occasions importantes et de toutes les réjouissances. Le projet « Ala tè sunogo » est pensé pour populariser le travail de ces jeunes gens en intégrant des moments de danse contemporaine à un type de spectacle bien identifié et apprécié par le public bamakois.

Les personnages

Bougouniéré, Super-Bougou (Diarrah Sanogo)

Bougouniéré est une femme du peuple, rugueuse et bienveillante. Elle est la mère de Goundo. Régulièrement, elle se transforme en Super-Bougou, une super-woman qui, armée de ses grigris, veut rétablir, sans efficacité, la justice là où elle est bafouée.

En 2009, Diarrah Sanogo a été sacrée « meilleure comédienne de l’Afrique » à l’occasion des Grands prix du théâtre francophone. Très présente dans le cinéma malien, elle est surtout connue pour avoir créé et suivi le personnage très populaire de Bougouniéré. Diarrah Sanogo a participé à quasiment toutes les créations de BlonBa.

Inspecteur Banyengo, Mademoiselle Jugu, l’huissier de justice, le juge d’instruction (Adama Bagayoko)

Tous ces personnages sont des porteurs de mauvaises nouvelles. Banyengo est un inspecteur des impôts véreux, Mademoiselle Jugu, une secrétaire administrative indélicate et farfelue. L’huissier de justice et le juge d’instruction sanctionnent le refus de Cheickna de se soumettre à la danse des corrompus. Ces personnages sont joués par le même comédien.

Adama Bagayoko anime depuis 25 ans une expérience originale de kotèba thérapeutique avec les patients du service psychiatrique de l’hôpital bamakois du Point G. Il a longtemps travaillé avec Philippe Dauchez, un proche d’Albert Camus, qui a accompagné à Bamako l’essor du kotèba moderne. Adama Bagayoko a conquis le public et la critique dans son interprétation stupéfiante du capitaine Soungalo Samaké, personnage principal du docufiction théâtral « Vérité de soldat », une autre création de BlonBa.

Cheickna (Sidy Soumaoro « Ramsès »)

 Jeune opérateur culturel bamakois. Cheickna dirige l’espace culturel Kotèso avec une réussite qui suscite toutes les jalousies.

Ramsès Damarifa dans Cheiknè

Sidi Soumaoro, Ramsès Damarifa pour la scène hip hop, est un des rappeurs les plus appréciés de la jeunesse malienne. Il a séduit le public par la force de son jeu dans Bama Saba, un spectacle qui mêlait rap et kotèba et dans Plus fort que mon père, une autre création de BlonBa.

Goundo est la fille de Bougouniéré. Intelligente, déterminée, romantique…

Alimata Baldé dans Goundo

Alimata Baldé représente la nouvelle génération de comédiens maliens. Elle a notamment joué dans Sud-Nord, le kotèba des quartiers, un spectacle de BlonBa, et dans Caterpillar, une pièce d’Hawa Diallo mise en scène par Claude Yersin.

Solo (Souleymane Sanogo)

Solo est un enfant de la rue, muet, qui ne s’exprime qu’en dansant.

Souleymane Sanogo quitte la rue à 15 ans pour suivre une formation de danseur avec Kettly Noël. Travailleur acharné, artiste habité par la danse, il participe à l’aventure de « Chez Rosette », une chorégraphie de Kettly Noël et, avec le chorégraphe Aly Karambé, à une pièce intitulée « Sorciers » sélectionnée pour la Biennale Danse Afrique Danse à Johannesburg (septembre-octobre 2012). Il est membre du Copier-Coller, un des foyers de la danse contemporaine à Bamako, créé avec le soutien du chorégraphe suisse Gilles Jobin. Sélectionné dans la dernière promotion de P.A.R.T.S. (Bruxelles), une des écoles de danse les plus sélectives du monde, il vient d’en terminer la formation.

Musique : Issiaka Kanté

Compositeur et arrangeur de musique, Issiaka Kanté a été le beat maker du kotèrap Bama Saba. Il assure les compositions musicales qui soutiennent les moments chorégraphiques du spectacle.

Textes : Jean-Louis Sagot-Duvauroux

Co-fondateur de BlonBa avec Alioune Ifra Ndiaye, Jean-Louis Sagot-Duvauroux est dramaturge et essayiste. Pour BlonBa, il a écrit ou co-écrit les textes de sept spectacles qui ont été largement diffusés dans l’espace francophone. Il est également l’auteur du scénario et des dialogues de La Genèse, long-métrage de Cheick Oumar Sissoko, sélection officielle Cannes 1999 « Un certain regard »

Mise en scène : Jean-Louis Sagot-Duvauroux, Ndji Yacouba Traoré

La mise en scène du spectacle est le fruit, selon la tradition du kotèba, d’un travail très collectif. Jean-Louis Sagot-Duvauroux et Ndji Yacouba Traoré, qui a été l’assistant de Patrick Le Mauff lors des trois dernières créations de BlonBa, ont conduit ce travail, aidés des conseils de François Ha Van.

Conseil pour les chorégraphies : Aly Karembé

Aly Karambé est un danseur et chorégraphe malien auteur et/ou interprète de nombreuses pièces à diffusion internationale. Il a déjà fait travailler Souleymane Sanogo, notamment dans sa pièce, « Sorciers », sélectionnée pour la Biennale Danse Afrique Danse, à Johannesburg (septembre octobre 2012).

La mise en scène

Une porte symbolisée par une structure métallique et un panneau lumineux, un bureau, deux fauteuils, une bassine, une bouilloire, un lampadaire, une table basse… Dans la tradition du kotèba, quelques éléments très simples se réinventent et se réarticulent en fonction des différents lieux où se joue l’histoire : le centre culturel Kotèso, la cour de Bougouniéré, le « bureau d’enregistrement », la rue…

 Trois tonalités différentes se croisent et donnent son rythme au spectacle :

  • burlesque débridé dans les scènes de Super Bougou ou de Mademoiselle Jugu,
  • comédie de mœurs et questionnement social autour du personnage de Cheicknè,
  • poésie de la danse.

Les parties chorégraphiées et les deux personnages qui les portent (Solo, Goundo) impriment une pulsasion poétique, comme un arrière plan de vitalité à une histoire sinon très critique sur les dysfonctionnements de la société malienne. La force de la vie, de l’amour, la beauté surplombent sans parole, mais sans appel, les petitesses et la corruption.

Comme c’est habituel dans le kotèba, les personnages usent régulièrement de l’adresse au public, l’impliquant dans l’histoire et dans le jeu des personnages. La chanson et la danse sur lesquelles débouche le spectacle placent les spectateurs en acteurs du dénouement.

VIDÉOS

Une captation de travail est disponible sur Vimeo (mot de passe sur demande)

LA DANSE

LE BURLESQUE

CHRISTIANE TAUBIRA AVEC LES COMEDIENS D’ALA TE SUNOGO AU THEATRE PARISIEN DU GRAND-PARQUET

ET L’ALBUM DU SPECTACLE

Consulter l’album du spectacle

janvier 1 @ 19:00
19:00

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